Quel est le rôle d’une infirmière ou d’un infirmier praticien? Quels sont les débouchés de cette profession au Nouveau-Brunswick? Quelles études suivre? Pour le savoir, nous avons rencontré Véronique Landry, chargée d’enseignement clinique à l’École de science infirmière de l’Université de Moncton, et sept infirmières praticiennes basées aux quatre coins de la province.


De gauche à droite : Véronique Landry, Linda Arseneault (I.P. à Dieppe), Mélanie Desjardins-Bard (I.P. à Grand-Sault), Lucy Sewell (I.P. à Caraquet), Annie Francoeur (I.P. à Edmundston), Janie Chiasson (I.P. à Val d’Amour), Martine Guignard (I.P. à Lamèque) et Thérèse Thompson (I.P. à Campbellton)
Seulement 124 infirmières et infirmiers praticiens exercent à ce jour au Nouveau-Brunswick. « Un nombre insuffisant pour combler les besoins actuels, et ceux qui se profilent », souligne Véronique Landry, chargée d’enseignement clinique à l’École de science infirmière de l’Université de Moncton. Elle explique : « De nombreux professionnels de santé partent en retraite ; en parallèle, les demandes en soins de santé grandissent et se diversifient, en lien notamment avec le vieillissement de la population. Les infirmières et infirmiers praticiens, de par l’étendue de leur expertise, auront un rôle déterminant à jouer dans le développement à venir de l’offre de services de santé au Nouveau-Brunswick. »
« Accompagner tout au long de la vie »
À la différence des infirmières et infirmiers (diplômés d’un bac), « les infirmières et infirmiers praticiens (diplômé d’une maîtrise) sont habilités à poser un diagnostic et à établir un plan de traitement », explique Lucy Sewell, infirmière praticienne depuis 7 ans, exerçant à Caraquet. À ce titre, « elles/ils peuvent accompagner le patient et sa famille tout au long du cycle de la vie, de la naissance au décès, à travers une approche tant curative que préventive », ajoute Mélanie Desjardins, infirmière praticienne à Grand-Sault. « Nous bénéficions d’une grande autonomie, tout en travaillant en collaboration avec différents professionnels », précise Janie Chiasson, infirmière praticienne à Campbellton.
Un large éventail de débouchés
Les infirmières et infirmiers praticiens peuvent ainsi se construire une carrière valorisante, que ce soit « en cliniques spécialisées, en foyers de soins, en cliniques ambulatoires, en médecine industrielle, dans les écoles, dans les prisons, auprès de personnes souffrant de troubles de la santé mentale… Les débouchés sont variés ! », note Linda Arseneault, infirmière praticienne à Dieppe. « Dans les milieux ruraux, par exemple, les infirmières et infirmiers praticiens peuvent faire une grande différence », ajoute Martine Guignard, infirmière praticienne à Lamèque : « Elles/ils reçoivent les patients, ou leur rendent visite à leur domicile. Et, lorsque cela n’est pas possible – les jours de tempête, par exemple – elles/ils peuvent aussi leur offrir un service personnalisé par téléphone ».
Une carrière évolutive
Quant aux perspectives d’évolutions, elles sont nombreuses, une infirmière ou un infirmier praticien pouvant se spécialiser dans de nombreux domaines : suivi de grossesse, traitement de maladies chroniques, diabète… « Une infirmière ou un infirmier praticien peut aussi enseigner ou s’impliquer dans des programmes de recherche », précise Thérèse Thompson, infirmière praticienne à Campbellton.
Âmes d’entrepreneurs recherchées
Annie Francoeur, infirmière praticienne depuis 9 ans, a même ouvert une clinique privée à Edmundston, avec l’une de ses consœurs. « Dans cette région, de nombreux patients se sont retrouvés « orphelins » de leurs médecins de famille, partis en retraite sans avoir pu nommer de successeurs. En ouvrant cette clinique, nous avons pu leur proposer rapidement une solution de proximité », explique-t-elle.
Un programme de maîtrise accessible à distance
Pour devenir infirmière ou infirmier praticien, il faut d’abord obtenir un baccalauréat en science infirmière, puis pratiquer cette profession pendant au moins deux ans, avant de poursuivre en maîtrise de science infirmière – infirmière ou infirmier praticien. « À l’Université de Moncton, le programme est conçu pour permettre un équilibre entre vie étudiante, vie de famille et vie professionnelle. Il peut être achevé en 2 ans à temps plein, et en 5 ans à temps partiel. Une grande majorité des cours est proposée à distance ; mais il y a également des sessions en laboratoire et 700 heures de stages cliniques pour une préparation optimale » explique Véronique Landry.
100 % de réussite à l’examen de maîtrise
« À ce jour, nous avons un taux de succès de 100 % à l’examen national depuis cinq ans, et nous sommes heureux de souligner que tous nos diplômés sont actuellement en poste », conclut Véronique Landry.