Avril 2023 – Le congé de Pâques est l’une de ces pauses momentanées dans l’année universitaire qui me donnent le temps de remettre les choses en perspective. En fin de semaine, je repensais à tous ces choix que j’ai dû faire afin de reprendre mes études et de l’impact qu’ils ont eu sur ma vie. Car oui, il est vrai que travailler et étudier nous forcent à faire des choix. Voilà pourquoi j’aimerais vous raconter les choix qui m’ont permis de conjuguer mon emploi d’infirmière immatriculée et mes études de maitrise pour devenir infirmière praticienne.
Mon envie de devenir le principal fournisseur de soins de santé primaire de mes patients m’est venue il y a tellement longtemps, que nous allons sauter quelques années et aller tout de suite en automne 2021, lorsque j’ai pris la décision de m’inscrire à la maitrise. À ce moment-là, je me posais plusieurs questions. La réalité était que la maitrise qui m’intéressait s’offrait pour le moment uniquement à temps partiel et à distance. Cela impliquait alors que je devrais travailler, financer mes études et étudier. Cela me semblait énorme et j’étais alors consciente que j’embarquais les deux pieds joints dans un processus de quelques années. Mais bon, être infirmière praticienne était mon but ultime de carrière depuis mon bac et j’avais le goût de me lancer de nouveaux défis.
J’ai alors débuté mon premier cours à la suite de mon admission dans le programme et j’ai rapidement fait face à la réalité et aux exigences à satisfaire. Pour être franche avec vous, il m’a fallu quelques semaines d’adaptation. Des choses banales comme me réhabituer avec la technologie me rendaient anxieuse. De plus, c’est dans ce premier cours que j’ai réalisé que lorsque j’aurais mon diplôme d’infirmière praticienne, je serais le principal pourvoyeur de soins de santé de mes patients. Cela implique que je devrais me fier sur mes connaissances et les expériences acquises, ce que je comprenais, mais je n’en avais peut-être pas suffisamment pesé l’importance. J’ai pris conscience que je ne voulais pas seulement comprendre la matière, mais la maitriser pour que mes futurs patients puissent avoir confiance en moi. Afin d’atteindre ce niveau, il me fallait alors non seulement étudier, mais également faire passer mes études en priorité.
J’ai alors changé de poste comme infirmière immatriculée afin de diminuer ma charge de travail et d’avoir la flexibilité d’adapter mon horaire en fonction de mes cours. Cela voulait également dire qu’il me fallait couper à plusieurs endroits dans mon budget. J’ai également dû mettre de côté des activités et des passe-temps afin de recentrer mon temps sur les éléments prioritaires. Cependant, ces changements n’ont pas seulement eu un impact sur moi, mais également sur ma famille et mes relations avec mes proches. Je n’ai jamais été du genre à choisir la facilité, mais pour quelques secondes, je me suis demandé si j’étais prête à tout cela. Avec du recul, j’ai l’impression d’avoir fait tous ces choix en oscillant entre le doute et la motivation d’atteindre mon but. Ces choix, je les décrirais à l’heure actuelle comme ayant été pris un par un et de façon instinctive. Je crois que la clef, c’est l’équilibre. Il faut trouver un équilibre entre notre vie professionnelle, personnelle et sociale.
Par ailleurs, l’encadrement du programme de maitrise d’infirmière praticienne est remarquable et la compréhension de la part des professeurs se ressent. Également, travailler dans le même domaine que mon futur emploi stimule mon apprentissage et développe mon jugement critique. Aussi, mes proches me soutiennent et me poussent à me dépasser. Ce retour aux études m’a fait comprendre l’importance de certaines personnes dans ma vie et je tiens à remercier spécialement mes proches qui, par leur présence et leur soutien, me permettent de devenir fièrement la professionnelle que je souhaite.
Bref, si vous me demandez si c’est facile d’étudier et de travailler 30 à 40 heures par semaine, je serai honnête avec vous et je vous dirai que non, car les études de deuxième cycle, comme celles de premier cycle, comportent leur lot d’avantages et de défis. Ce sont des choix… Heureusement, il est maintenant beaucoup plus simple pour moi de jongler entre le travail, les études, ma vie sociale et ma santé mentale et physique et je ne regrette pas une minute les choix que j’ai faits. Je suis fière de l’infirmière immatriculée que je suis, de l’étudiante que je suis et de l’infirmière praticienne que je deviens.
P.-S. - N’hésitez pas si vous avez des questions!
Stéphanie Brideau, future infirmière praticienne