Lorsque le temps est venu pour moi de choisir ma future carrière, je n'étais pas certaine de mes aspirations et motivations. Soyons honnêtes, qui à l’âge de 18 ans sait avec certitude ce qu’il ou elle veut faire pendant les quatre prochaines décennies de sa vie? Dans ma démarche d’orientation, je me suis inspirée de mes qualités personnelles, dont l’écoute active, l’empathie et l’authenticité, et de mes compétences afin d’identifier un domaine en harmonie avec ma personne et mes valeurs. Comme vous l’aurez peut-être deviné, j’ai choisi d’étudier dans le domaine de la santé. J’ai ainsi commencé mes études en psychologie, lesquelles m’ont menée à l’obtention d’un baccalauréat avec spécialisation en psychologie en avril 2022. Pendant mes années d’études, j’ai dû faire face à de nombreux défis, entre autres, au niveau de ma santé mentale. En effet, j’ai remis en question mes habiletés personnelles et professionnelles à plusieurs reprises : « Est-ce que je serai une bonne psychologue? » et « Est-ce que j’ai les compétences pour devenir psychologue? ». En fait, je ne cacherai pas d’avoir eu, comme plusieurs autres personnes étudiantes, des moments où mon anxiété, liée notamment à l’idée de subir des évaluations et de participer à des évènements sociaux, dévorait mon quotidien. La santé mentale n’est pas un sujet qui devrait être tabou! Au contraire, je crois qu’il est important d’en parler! Heureusement, j’ai réussi, pendant mon parcours, à recevoir l’aide nécessaire pour surmonter mes défis.
Quand est venu le temps d’établir les prochaines étapes suivant l’obtention de mon diplôme, j’ai considéré faire un programme d’études supérieures en psychologie. Je fus alors confrontée à une dure réalité. Le programme que j’envisageais comprenait, je devais l’admettre, des critères d’admission exigeants auxquels je ne répondais pas, sans compter les quatre années d’études supplémentaires que ceci représentait. À l’évidence, devenir psychologue n’était plus une option. Étant une personne déterminée, j’ai eu de la difficulté à renoncer à mon objectif de devenir psychologue. Toutefois, après mûre réflexion et avec l’appui de plusieurs professeurs et mentors, j’ai été en mesure de tourner la page. Fort heureusement, quelques personnes m’avaient recommandé de continuer mes études en travail social – un domaine que je n’avais jamais considéré – et en explorant davantage cette possibilité, j’apprenais que je pouvais compléter le baccalauréat en travail social en seulement deux ans grâce à mon parcours en psychologie. Alors, je me suis dit « pourquoi pas? ». Et c’est à ce moment, pendant ma première session en travail social, que je découvrais ma véritable vocation! Plus encore, j’y trouvais une passion! Les valeurs du travail social, particulièrement la justice sociale, me rejoignent énormément.
J’en suis maintenant à ma deuxième et dernière année et depuis le début de mon parcours, j’ai accompli plusieurs beaux projets portant sur le thème de la justice sociale, si cher pour moi, et je me suis épanouie en tant que personne et future travailleuse sociale. Je me suis même impliquée au sein du conseil étudiant de l’école en devenant représentante des personnes étudiantes au baccalauréat accéléré et à l’année propédeutique. Bref, je pense vraiment avoir trouvé ma place avec le travail social.
Pour conclure, je ne regrette pas mon parcours. Oui, il est certain que l’idéal aurait été de commencer en travail social dès la fin du secondaire et ainsi profiter d’un parcours plus direct. Toutefois, mon baccalauréat en psychologie m’a permis d’acquérir des connaissances dans ce domaine et de développer des compétences en recherche ainsi que des compétences de vie. Je crois que ce parcours d’apprentissages m’a permis de m’épanouir davantage pendant mes études en travail social. Grâce à ce bagage, peu importe les défis que je rencontre, que ce soit au niveau académique ou dans mon quotidien en général, je suis plus confiante et je me rappelle qu’il est important de me connaître comme personne et de faire ce qui me semble le mieux pour moi. De plus, je tiens à reconnaître la chance que j’ai eu de côtoyer, pendant l’entièreté de mon parcours à l’Université de Moncton, un personnel enseignant et des conseillères très présents et toujours à ma disposition pour m’aider.
Je terminerais en disant que le changement peut apporter son lot de stress, mais l’inconnu nous offre parfois de belles surprises. Il s’agit d’oser!
Chloé Keeley Benoit, étudiante au baccalauréat accéléré en travail social, campus de Moncton