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Dans ce monde en perpétuelle mutation, où les enjeux sanitaires se complexifient et représentent une préoccupation constante, n’est-il pas souhaitable d’apporter plus que des connaissances techniques à une discipline? Telle a été la ligne de conduite qui a motivé mon parcours depuis mon laboratoire de biologie médicale en Afrique de l’Ouest à mon inscription à l’Université de Moncton, où j’ai la chance d’acquérir des compétences solides en gestion des services de santé. Je suis Komlavi Yema Dzotsi, originaire du Togo, et à travers ces quelques lignes, je vous relate, entre rêves et péripéties, mon cheminement à la découverte de ma vocation.

Depuis l’obtention de mon diplôme en biologie médicale, j’ai exercé une dizaine d’années dans un laboratoire jusqu’à l’éclosion de la COVID-19 qui s’est étendue au monde entier. Depuis lors, mes interrogations sur la compréhension des enjeux et des décisions en santé se sont multipliées, me menant vers des réflexions qui vont au-delà de l’aspect technique de la prise en charge des populations. Considérons, par exemple, les connaissances bien documentées liées aux effets de la COVID-19 sur la santé : pourquoi était-il si indispensable pour les populations de se priver de contacts physiques, alors que ce comportement est inscrit dans la nature humaine? Pourquoi la mondialisation, qui est la résultante des plus grandes prouesses humaines, était-elle soudainement devenue une situation dangereuse? Mon esprit était pris au piège entre mes connaissances scientifiques et les enjeux publics et économiques. C’est à partir de ces questions qui m’animaient que j’ai décidé d’entreprendre ma quête à la découverte de la gestion en santé.

Entre la France et la Belgique, mon choix était presque fait quand je suis tombé sur la maîtrise en gestion des services de santé de l’Université de Moncton, via les réseaux sociaux. J’ai fait le tour des informations du programme, parcouru la liste des cours offerts, et mon choix s’est avéré clair. Au bout de quelques mois, j’entreprenais mon voyage à Moncton pour y entamer mon parcours.

À mon arrivée, j’ai été séduit par l’accueil chaleureux, la disponibilité, le professionnalisme et l’engagement des personnes impliquées dans cette formation. Ce programme est essentiel pour entrer dans le milieu de la gestion du système de santé et, loin d’être un fleuve tranquille, il est à l’image des exigences afférentes au poste de gestionnaire en santé. Les enjeux contemporains en santé au Canada et dans le monde y sont abordés, nous donnant l’occasion de nous prêter au jeu de réflexions et de résolutions des problèmes. Les sujets sont variés et complexes, allant du vieillissement de la population, aux défis que cela soulève pour les institutions de santé, en passant par la pénurie de professionnels de la santé, sans oublier les inégalités en santé et les défis liés au temps d’attente. Il n’y a jamais de situations qui se ressemblent, ce qui nous pousse à toujours être à l’avant-garde et à trouver des solutions novatrices.

Au cours de ce programme, nous avons l’occasion de faire un stage et de nous plonger dans les réalités du terrain. Pour ma part, ce stage, effectué à Moncton aux services médicaux du Centre hospitalier universitaire Dr-Georges-L.-Dumont, m’a été d’une grande aide, quand on considère que j’étais en phase de découverte du système de santé canadien. Au cours de ce stage, j’ai été marqué par le mode de gestion axé sur le patient. En effet, chaque décision, qu'elle soit clinique ou organisationnelle, cherche à améliorer l'expérience et le bien-être du patient en fonction de ses besoins individuels. J’ai pu comprendre comment le milieu de la gestion fonctionne dans le domaine de la santé, et ça m’a permis aussi de m’y intégrer progressivement, autant socialement que professionnellement, tout en faisant du réseautage. À l’issue de ce stage, la plus grande leçon que j’ai retenue est que, loin d’être un simple exécutant, le gestionnaire en santé, indépendamment de son niveau hiérarchique, doit composer avec des capacités de planification, d’organisation, de leadership et de contrôle.

Somme toute, alors que j’aurai bientôt terminé ma maîtrise, je suis fier de cette transition entreprise il y deux ans et je réitère ma reconnaissance et ma gratitude à l'égard de toutes ces personnes, enseignantes ou non, qui ont, de près ou de loin, contribué à me préparer à devenir un gestionnaire compétent, accompli et épanoui.

Komlavi Yema Dzotsi, étudiant à la maîtrise en gestion des services de santé