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Avez-vous déjà songé à faire carrière comme diététiste? Si ce domaine vous intéresse, vous pourriez du même coup participer au changement de paradigme en ce qui a trait au controversé « poids santé ». En effet, la tendance émergente dans les soins de santé est d’adopter une approche inclusive et respectueuse de la diversité corporelle. On parle ainsi de l’équité corporelle.

Introduction : Qu’est-ce que l’équité corporelle et pourquoi l’adopter?

L’équité corporelle, c’est créer un environnement où chaque personne, peu importe son corps, peut s’épanouir sans jugement. En santé, cela signifie que tous les individus méritent des soins de qualité, indépendamment de leur poids. Pourtant, notre système de santé repose encore largement sur un modèle centré sur le poids qui met trop souvent les kilos (ou les livres, si vous préférez) au banc des accusés.

Accorder une importance excessive au poids plutôt qu’à l’adoption d’habitudes saines est une approche de plus en plus remise en question par la littérature scientifique. Elle s’avère néfaste, car elle renforce la stigmatisation et accroit les inégalités entre les différentes corpulences. De plus, cette philosophie peut brouiller une investigation approfondie des habitudes de vie d’une patiente ou d’un patient (sommeil, alimentation, tabagisme, activité physique) et ce qui est réellement important pour elle ou lui.

Bref, adopter une approche inclusive à l’égard du poids est essentiel pour créer un environnement sécuritaire et réduire les effets négatifs de l’idéalisation du corps mince et les attentes corporelles irréalistes.

Voici trois pratiques à adopter pour être inclusif à l’égard du poids dans sa pratique professionnelle :

Pratique no 1 : Remettre en question l’approche traditionnelle centrée sur le poids

De nombreux professionnels de la santé utilisent encore l’indice de masse corporelle (IMC) comme indicateur clé de la santé. Au cours de nos études en nutrition, on découvre rapidement que cet outil a ses limites : il ne permet aucune distinction de la composition corporelle, ni des facteurs génétiques ou encore de la santé mentale de la patiente ou du patient. N’empêche, on sort notre calculatrice et on calcule l’IMC! Et sans mettre en doute notre jugement, on se dit « Oh! Roger est à 28! Il doit faire attention! ». Sachant que la littérature scientifique rejette de plus en plus l’IMC comme étant un indicateur fiable de la santé, il est essentiel de reconditionner notre façon de penser et d’adopter une approche plus nuancée, tenant compte de la complexité des facteurs influençant réellement le bien-être d’un individu.

Pratique no 2 : Utiliser le poids comme un outil

Le poids ne doit être qu’un outil parmi d’autres. Évitez dans votre pratique de peser inutilement vos patients. Veillez à utiliser votre jugement professionnel pour déterminer si la pesée est nécessaire dans le processus de soins. Par exemple, il est primordial de peser un patient hospitalisé pour dépister et surveiller la malnutrition ou suivre la croissance d’un bébé pour s’assurer qu’il se développe adéquatement. Cependant, dans bien d’autres contextes, la pesée peut être évitée si elle n’apporte pas d’informations essentielles à la prise en charge.

Pratique no 3 : Privilégier une approche basée sur les comportements

Au lieu de focaliser sur un chiffre, posez des questions sur l’alimentation, l’activité physique et le bien-être global. De plus, mettez l’accent sur les saines habitudes plutôt que de placer le poids au centre des échanges. Lors d’une consultation, il est important de ne pas promettre que l’adoption d’habitudes saines mènera automatiquement à une perte de poids puisque chaque personne est unique et peut réagir de façon différente à des changements. La discussion pourrait plutôt miser sur comment les changements se feront sentir chez la patiente ou le patient.

Par exemple, il est plus sain de cesser de fumer et faire 150 minutes d’activité physique par semaine que de commencer un régime amaigrissant malsain. Peut-être que dans les deux cas, une perte de poids s’ensuivra, mais les modifications apportées dans la vie de la patiente ou du patient à la suite de la cessation du tabac et l’adoption d’une routine d’activité physique seront bien plus bénéfiques à long terme qu’un régime « tendance » qui risque de ne faire qu’une différence à court terme.  On dit au revoir aux régimes yoyo!

Conclusion

L’équité corporelle est un concept essentiel pour offrir des soins respectueux et efficaces. En tant que future professionnelle ou futur professionnel de la santé, vous avez un rôle à jouer dans la transformation de la mentalité autour du poids. En privilégiant une approche centrée sur les comportements, vous contribuerez à un système de santé plus inclusif et juste.

Envie de faire partie de ce changement prometteur? Votre parcours en nutrition pourrait vous permettre de transformer la façon dont les soins seront prodigués à l’avenir!

Jane Lanteigne, finissante au baccalauréat ès sciences (nutrition) avec internat